Le râteau d’or

Mesdames, Messieurs,

C’est avec une grande joie et une fierté non feinte que j’ai le plaisir de vous annoncer que j’ai reçu ce jour… Le râteau d’or.

En effet, il en a fallut des râteaux pour atteindre ce sommet…
Tous les losers rêvent de l’obtenir, je le sais bien. Mais ce Graal n’est réservé qu’à une élite. « La crème de la crème » comme on dit.
Ce prix… C’est le couronnement de toute une vie de labeur. Cette distinction dépasse de très loin tous les Césars, les Oscars et les Légions d’Honneurs… Ce prix… Il n’est réservé qu’à ceux qui ont connu le feu, le front, la vraie guerre.

J’ai bien conscience que je vais m’attirer beaucoup de jalousie quand je me pavanerai avec mon râteau d’or.
Mais que m’importe… Je le mérite…
Cela m’a demandé… Trop d’efforts…

Comme je ne suis pas un ingrat, je voudrais remercier d’abord mon père. Qui par son absence de conseils m’a permis de devenir un autodidacte en râteaux. Grâce à lui, j’ai rapidement monté les échelons. Surpassant de très loin mes camarades. Pourtant des gros perdants aussi et qui avaient beaucoup de potentiel…

Ensuite je voudrais remercier James Bond et tous les héros masculins du style de Don Juan, qu’ils viennent du papier ou des écrans.
Eux qui avec leurs méthodes de dragues lourdes m’ont fait miroiter monts et merveilles.
Merci à toutes ces techniques de beaufs qui ont royalement foirées.
Surtout merci à toi 007.
Toi qui a attendu ton 23ième film : « Skyfall » pour nous révéler que derrière ce faux-Casanova se cachait… un homo… alcoolique… Et qui plus est Anglais.
Thank you James👍🏻

Je suis également obligé de citer, pêle-mêle, tous ces Maîtres, bien de chez nous, qui m’ont permis de gravir ce sommet : Jean-Claude Duss des Bronzés, Brice de Nice, Arsène Lupin, Hubert Bonisseur de La Bath (OSS 117) et bien entendu… Patrick Chirac de Camping…
Que dire de plus à part…
Cocorico !

Merci à toutes ces publicités qui m’ont fait croire que sans un cabriolet, une Rolex et une villa face à la mer : je ne trouverai jamais chaussure à mon pied.

Et enfin, je voudrais remercier toutes celles sans qui ce prix aurait été impossible à obtenir… Oui, vous Mesdames qui m’avez distribué tous ces râteaux.
Outils qui ce sont ajoutés aux pelles que la vie m’a copieusement mis dans la gueule.
Et aux couteaux (voire aux épées) que mes amis m’ont généreusement inséré dans le dos.
Merci mesdemoiselles… Sans vous… Tout cela n’aurait pas été possible…

🙏🏻

La légende raconte, qu’une fois le râteau d’or obtenu, son détenteur cesse d’être un dragueur libertin comme Jean-Paul Belmondo. Pour se transformer en un ténébreux romantique comme Alain Delon.
Nous verrons bien si il s’agit d’un mythe…
Mais ce qui est sûr, c’est que si un jour je trouve ma Juliette : gare aux loups, aux renards et aux belettes.
Je leur barrerai le chemin vers ma conquête.
Armé…
De mon râteau d’or.

Lucky Bastard